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Le “retable de Montbéliard” est une pièce originale que conserve actuellement le Kunsthistoriches Museum de Vienne en Autriche.

C’est un polyptique composé d’un panneau central ayant un grand tableau en son centre représentant la Crucifixion. Ce tableau est entouré de tableaux plus petits. Le panneau central est recouvert par 3 paires de volets se superposant contenant chacun sur les deux faces 12 tableaux d’égale dimension. Le retable fermé mesure 202 cm de large et 185 cm de haut. Chaque volet mesure 101 sur 185 cm. Quand le retable est ouvert il mesure environ 4 mètres de large. Autour du grand tableau central qui fait 93 sur 98 cm, sont placés 3 tableaux de chaque côté et six tableaux en haut ( 40 sur 27 cm). Sur les 6 volets se trouvent à l'extérieur comme à l'intérieur 12 petits tableaux par face disposés en 4 rangées de 3 tableaux chacune. Cela représente en tout 157 petits tableaux.

Tous ces tableaux possèdent un cartouche ( voir ci dessous) couvrant le tiers supérieur du tableau dans lequel est inscrit un texte des 4 évangiles selon la traduction de Martin Luther. L’illustration de ce texte remplit, par une composition soignée, le reste du tableau.

Lorsque le retable est fermé, vingt quatre images sont visibles, qui deviennent quarante-huit dès que s'ouvre la première paire de volets. Les scènes se multiplient ensuite avec régularité, au fur et à mesure de l'ouverture des volets du polyptyque, et seule la dernière ouverture dévoile la scène du panneau central: une grande Crucifixion, peuplée de multiples personnages et entourée de douze petites scènes. Quatre présentations sont ainsi faites ,illustrant ainsi les Evangiles. A chaque fois, la série commence en haut à gauche, pour se terminer en bas à droite. Ce qui donne l’impression de lire l’ensemble comme on lit un livre !!!

Le nombre des scènes représentées fait assurément du retable de Montbéliard l'oeuvre la plus riche, relativement à l'iconographie, de tout l'art allemand. Tous les tableaux - à l'exception de la grande Crucifixion du panneau central - d'une même taille, sont de composition identique, et tous manifestent un même bonheur dans la narration; les architectures et les espaces intérieurs fondent l'espace où vivent des personnages puissants et trapus. Les couleurs sont, dans l'ensemble, claires et lumineuses, de sorte que l'expression des images évoque souvent les miniatures. L'uniformité des cartouches blancs bordés d'or surprend: ils occupent le tiers supérieur de chaque tableau, ce qui accentue le rapport linéaire des images. Couverts d'une écriture serrée, ils reproduisent le texte relatif au passage du Nouveau Testament qu'ils illustrent, dans la traduction allemande de Martin Luther (1522). Ici et là, plusieurs formulations de Luther sont transformées et remplacées par des mots qui témoignent du parler souabe du sud de l'Allemagne.

cartouche
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Ce polyptique protestant est documenté comme venant de Montbéliard dès 1616 selon le témoignage d’un patricien d’Augsbourg, Philipp Hainhofer représentant officiellement le duc Philippe II de Poméranie-Stettin aux grandes fêtes qui se déroulèrent à la cour du duc de Wurtemberg, à Stuttgart, à l'occasion du baptême d'un jeune héritier. Dans le rapport qu'il fait à son maître, Hainhofer décrit minutieusement tout ce qu’il voit dont le contenu du cabinet de curiosités où il signale la présence, en autres, d"un grand retable à six panneaux, trois de chaque côté, qui s'ouvrent comme un livre et sont magnifiquement peints, au-dedans comme au-dehors, de la vie et de la passion du Christ, représentant la quasi totalité du Nouveau Testament. Il a été apporté de Mömpelgard [l'actuel Montbéliard, dans le département du Doubs] à Stuttgart

le peintre présumé du retable

cartouche du retable